La Chatte qui Pêche as La Chatte qui Pêche (ou Poussière d’Étoile)
Quand j’ouvris la petite porte, je me retrouvai dans un endroit qui me fit oublier instantanément la tristesse d’avoir perdu Donna Beatrice. La pièce ressemblait à l’intérieur d’un centre de bien-être & eaux thermales. Une grande piscine l’occupait en grande partie, bordée par des chaises longues et des sofas moelleux. De hautes volutes de vapeur s’élevaient de l’eau. Tout à coup, j’eus l’envie irrésistible de me baigner. Comme si mon souhait avait été entendu, un maillot de bain et un peignoir apparurent à côté de moi. Encore plus incroyable si on pense que la piscine était d’échelle humaine, mais que les vêtements étaient faits pour ma taille (et je ne suis haute que 9,6 cm!). Sans hésiter, j’enfilai le maillot et je sautai dans la piscine. L’eau était chaude et légèrement trouble, comme si elle provenait d’une source volcanique. Je flottai longtemps sur le dos, me laissant bercer par le silence de la pièce. Mais, comme toutes les belles choses ont une fin, et celles du Château sont plus courtes que les autres, ce silence fut vite remplacé par une voix tonitruante.
« 3,2,1 go!! Quatre longueurs à la brasse, au crawl, au papillon, et plus vite que ça!! »
La piscine fut instantanément envahie par une masse de marmots braillants qui sautèrent à l’eau avec un maximum de bruit et un minimum d’élégance. Je réussis à me cramponner au bord par pur miracle, manquant de me faire écraser. Tous les enfants étaient blonds et joufflus. Tous s’éclaboussaient le plus possible.Tous avaient le même identique maillot de bain, avec écrit en grande lettres: CAMP DE VACANCES – LA SANTÉ C’EST NAGER!. Sur le bord de la piscine, le maître de colo hurlait ses indications: « Paul, j’ai dit papillon, pas dauphin! Vincent, tu ne peux pas te baigner avec tes tongs!! Arrêtez de boire la tasse, je vous signale que l’eau n’est pas potable! »
Et ainsi de suite.
Je sortis en hâte de la piscine. Je n’avais plus du tout envie de me baigner. Je me revêtis en hâte, attrapai Ara et m’enfuit en vitesse, me jurant que dorénavant je me méfierai toujours des piscines – et plus particulièrement des camps de vacances…