Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
AMNESIA, ou LE CHÂTEAU DANS MA TÊTE
AMNESIA, ou LE CHÂTEAU DANS MA TÊTE

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AMNESIA, ou LE CHÂTEAU DANS MA TÊTE

le petit grand nain as le petit grand nain

Je…
Ne…
Me…
Souviens plus.

Alors qu’un bruit étrange et métallique retentit, je me redresse. Je regarde autour de moi. Je…
Zzzzzzziiiiiiaaaaooooooaooaaaaannnnggggg…
Qu’est-ce… Quel est ce bruit ?
ZZZZZZZZZZIIIIIIIIIIIIIIAAAAAAAAOOOOOOOIIIIIIINNNNNNNNGGGGG SSSHHHHHHRRRRRIIIIIIIIIIIIIII…
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA…

*Blam*
*Les minutes passent*
*Je me réveille*
Je me relève avec peine, et en gémissant. La douleur qui m’a traversé était atroce… J’ignore où je suis, mais ça a l’air très grand.
J’ignore où je suis… Mais en fait, j’ignore aussi comment je suis arrivé là. Je ne sais pas quel jour on est. Quelle année non plus. Ni comment j’ai perdu ma barbe dont j’étais si fier.
Et je n’ai aucune idée de comment je m’appelle.
Un vent doux souffle sur cet endroit. Tout est blanc, ici : un sol blanc à la consistance caoutchouteuse s’étale sur des kilomètres, semé de quelques arbres recouverts de neige. Je ne vois rien bouger, mais j’entends à travers le bruit du vent comme une musique douce, aux paroles que je ne comprends pas. Cette mélodie m’apaise.
“Oh my God,
Just folded and burnt like a parchment,
Oh engraved like a star on the pavement,
Oh I believe in the past, I believe in ghosts,
In the songs I can write, in the problems solved.”
Je fais trois pas, puis mon genou se dérobe et je retombe par terre. Je crois que j’ai aussi un peu oublié comment marcher, mais ce réflexe doit encore exister, dans ma tête.
D’ailleurs, est-ce que je ne suis pas dans ma tête ? Ce paysage m’est familier, et il me rassure, comme si quelqu’un l’avait créé pour que je m’y sente bien. Et en même temps, un tel endroit ne peut pas exister…
Je fais le point sur mes souvenirs et ce que je sais : j’étais un nain auparavant, je crois me souvenir de quelque chose d’important en rapport avec un « prisonnier », car ce mot est ancré dans mon esprit, comme s’il avait occupé mes pensées quelques moments auparavant, et cet endroit presque paradisiaque ne m’empêche pas de pouvoir être atteint d’une douleur qui dépasse l’entendement. Ce qui me conduit à penser qu’il faut que je quitte ce lieu si calme et si plat, avant que la douleur ne redevienne trop forte ou que je ne meure de faim et de soif, puisqu’ici il n’y a rien.
Alors je décide de marcher. Il faut que j’avance et que je trouve quelqu’un ou quelque chose pour m’aider, avant que la souffrance ne revienne et ne m’achève complètement.
Etrangement, j’ai de plus en plus l’impression qu’une vague de ce mal me serait fatal, alors que ça ne m’étais pas venu à l’esprit jusqu’à présent. Et, je dois me l’avouer, ce mal me fait peur.
Le Mal. Le Mal du Château. Le Château… J’étais dans un château, de ça je suis certain, mais lequel et pourquoi ? Etais-ce moi le prisonnier enfermé dans ce Château ?
Je continue à progresser sur ce sol identique partout, et dont la blancheur ne me rassure plus vraiment, au contraire… Je m’use les jambes, et poser un pied devant l’autre m’est un effort, alors qu’en temps normal, je suis sûr que je pourrais marcher des heures sans ressentir de fatigue… Cet endroit est étrange, et il a quelque chose qui m’inquiète de plus en plus, quelque chose qu’il dissimule derrière une musique agréable et une sorte de présence apaisante. Mais je ne suis pas rassuré…
La musique devient plus forte.
“I just don’t remember what I say or do
And I almost forgot that you were here too”

Et mon cœur bat plus vite.
Et les arbres enneigés semblent plus grands. Leurs racines débordent de la terre et rampent vers moi. Je n’ai que mes vêtements sur moi, et tout dans ce lieu m’est hostile à présent. Une racine se saisit de ma jambe et, à son contact, une vague de froid me traverse.
Et le Mal me transperce.
Je hurle, hurle à m’en faire exploser les cordes vocales, hurle jusqu’à ce que tout l’air de mes poumons disparaisse, mais cela fait autant d’effet qu’un chuchotement.
-Aaaaaaaahhh…
Et l’arbre s’enflamme, tandis que le grincement métallique me jette à terre. Le Mal. Purement et simplement.

J’aimerais que la douleur s’arrête. J’aimerais que mon cœur s’arrête. Ce serait plus simple. Tellement plus simple.

“Oh my God,
Just folded and burnt like a parchment,
Oh engraved like a star on the pavement,
Oh I believe in the past, I believe in ghosts,
In the songs I can write, in the problems solved.”

Que ça s’arrête…

“Oh I believe in the past, I believe in ghosts,
In the songs I can write, in the problems solved.”

Une porte… L’arbre est une porte…
Je souris dans la douleur, en repensant à ce film de monstres, de squelettes et de Noël, dans lequel les arbres étaient des passages vers d’autres univers, des univers de fête… J’espère que celui-là ne mène pas à Halloween.
Alors que ma tête est sur le point d’exploser, je me précipite dans l’ouverture taillée à même le bois, qui brille d’une lueur éclatante : une porte un peu plus grande que moi, et d’où je crois que… Oui, c’est ça, c’est de là que vient la musique.
Le raclement métallique me brise une dernière fois les tympans, puis je tombe, et perd connaissance.

“Oh my God…”

Crédits : Cocoon, Oh my god, et L’étrange noël de mr Jack, de Tim Burton, simplement pour les arbres…

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