CloudyL4dy as CloudyL4dy
Nous nous avançâmes dans un couloir plongé dans la pénombre. Le silence était lourd, pesant, je pouvais sentir mon souffle me revenir dans le visage tandis qu’il se répercutait sur les murs de l’étroit couloir. Je me retournais pour parler, afin de briser cet affreux silence, qui m’oppressait et semblait aspirer toute la maigre détermination que j’avais réussi à réunir en moi.
Mais il n’y avait personne.
Il n’y avait rien. Je sentis un grand vertige m’envahir. J’étais seule. Une fois de plus. En y repensant j’avais toujours été seule de toute ma vie.
Je me mis a courir, de toutes mes forces, en concentrant les derniers vestiges de détermination qui me restaient pour fuir cet endroit, cette fatalité, cette…
Solitude.
Je n’étais rien.
Le couloir semblait ne pas se terminer.
Non, il ne semblait pas, il n’avait simplement pas de fin. Tout comme ma solitude.
Solitude.
je sentis mes jambes se dérober sous mon poids, qui semblait avoir triplé en moins de quelques secondes.
Solitude.
Une larme coula sur ma joue. En silence. Tout n’était que silence ici.
Je me sentis partir. Loin, si loin…
C’était si facile de mourir. Il suffisait de le vouloir, et de quitter a jamais ce monde de froideur et d’isolement.
Je fermais les yeux.
C’est alors que j’entendis le Bruit. Une petite suite de Bruits.
Je rouvris les yeux brusquement, ces petits, tout petits sons, avaient résonné à mes oreilles comme une détonation. Ils se produisirent une nouvelle fois.
Je souris malgré moi. Ces sons, même si il était totalement non-identifiables (Ou peut être était-ce simplement du au fait que que tous les bruits du monde entier s’était évanouis de mon esprit, avalés par ce silence abyssal)résonnaient dans ma tête comme une promesse.
Musique.
Ce mot me fit l’effet d’une vieille peluche de notre enfance que l’on retrouve après des années. Non, des siècles.
Je me levai, muée par une impulsion irrépressible. Je fermais les yeux à nouveau. Mais, cette fois-ci, ce fut pour mieux apprécier l’enchaînement de notes (ce mot me fit frissonner d’aise) mélodieuses qui semblaient venir de partout à la fois et pénétrait mon âme avec la douceur d’une plume. Si l’espoir était une musique, c’était assurément celle que j’écoutais en ce moment.
Cette musique était plus chaleureuse que n’importe quelle présence humaine.
Je n’étais plus seule.
Je vis la porte. Ce fut avec une énergie nouvelle que j’en actionnai la poignée.