Mécrivain as Mécrivain
*Première Pièce de mon Périple*
Bigre ! Drôle d’endroit pour mettre une porte ! Et voilà : à peine arrivé, je tombe déjà dans le premier piège venu…
Allons bon, avec cela, je manque à tous mes devoirs ! Je me présente : Pierric de Mécrivain, pour vous servir !
Chevalier-explorateur de mon état, qui, ayant appris que la plupart de ses confrères se trouvaient ici, s’est plus ou moins empressé de les rejoindre ! Il faut dire, à ma décharge, que je tenais à m’assurer que l’or de cet étrange Klondike en valait la peine…
Bref, me voici à présent parmi vous… et en même temps très éloigné ! Toutes ces pièces qui m’attendent !
Pourtant, je suis stupidement coincé dans ce terrible cachot. Comment donc m’en sortir ? Je ne vais pas y passer la nuit, si ?
Je le détaille du regard à mesure que mes yeux s’habituent à l’obscurité, et je frissonne – pas seulement de froid. Face à moi, un sinistre squelette aux os poussiéreux semble me dire de son sourire mortellement édenté :
– Salut mon pote ! Moi c’est Alfred ! Bienvenue chez moi pour l’éternité !
– AAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHH !!! je hurle en retour.
Je me redresse violemment, à l’image de mes cheveux sur mon crâne, je saute, livide, tentant désespérément de m’agripper au mur pour sortir de cette tombe…
Rien n’y fait. Alfred le cadavre approche peu à peu sa main de mon visage trempé de sueur – sûrement veut-il s’emparer de ma vie palpitante…
Pourtant, il se contente, contre toute attente, de me pincer légèrement l’oreille.
– Chez moi, c’est comme ça qu’on dit bonjour, m’explique-t-il. En se pinçant l’oreille. Tu vois, tu fais comme ça, entre le pouce et l’auriculaire. Bien moins fatiguant que ta manière à toi, si tu veux mon avis, à te trémousser, faire bondir ta chevelure, te cogner contre les murs…
Je hoche la tête, pas très convaincu.