Syrreine as Syrreine
C’este sous l’injonction sévère
Du maistre d’hostel peu chevelu
Que j’empruntoy, dorénavant devenue miséreux trouvère,
La grande porte que j’avoy franchie à l’aller
Mais qui – Ô Cyel ! –
Ne menay déjà plus à la pièce en chantier.
Par ma foy, lors que je l’eust passé
La porte n’existoy déjà plus ! Et je ne trouvay plus par derrière de moy qu’un mur.
Je m’estoy ainsi – poussé par le faquin laquais –
Échoué dans un couloyr for long
For étroit et for triste, tout de gris et qui prenoit à l’âme
Comme d’un desespoyr humide ey pénétrant.
Tout au long du couloyr estoient moult jeunes enfants
Pales ey tristes à en fendre le cœur
Attendant l’un derrière l’austre dans une queue sans fin.
Tout estoy suspendu, et l’espace et le temps,
Dans ceste file d’attente où patientoient ces augustes enfants
Aux ailes mornes, inutiles, soupirant.
Ils murmuroient un triste cantique qui ne froissay point leurs angéliques traits.
Et la queue allay ainsy de avant au long d’un austre couloyr
Ey byen plus loin…
Nul ne me pretoy moindre attention
Tandis que je menay
Mes pas à la porte qu’ils franchissoient
Dans le chant qui de leurs bouches s’elevoy.