Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE OÙ L’ON FAIT SES BESOINS (LES TOILETTES, QUOI)
LA PIÈCE OÙ L’ON FAIT SES BESOINS (LES TOILETTES, QUOI)

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LA PIÈCE OÙ L’ON FAIT SES BESOINS (LES TOILETTES, QUOI)

Pau! as Pau!

Par Line et son fidèle Tournesol

M’y voilà. Enfin. Depuis combien de temps en rêvais-je, de fouler de mes pieds le hall de château ? Et enfin, j’y suis, prête à explorer ce mystérieux château et à partir sur les traces de mes idoles dont je ressent la présence sans pouvoir les voir. Déjà l’émotion me submerge et je serre fort contre moi Tournesol, mon fennec apprivoisé. Je sais que le plus dur reste à faire mais c’est plus fort que moi, ma sensibilité l’emporte. Mais très vite je me reprend, « une aventurière ne pleure pas, enfin Pauline !  » semble vouloir me dire Tournesol de ses yeux noirs impitoyables. Il a raison, maintenant, je suis une aventurière. D’ailleurs, il faudrait que je pense à me trouver un nom un peu plus approprié, Pauline, ça fait tout sauf aventurière. Je réfléchi quelques secondes puis je m’exclame tout haut :  » Line, désormais, je serai Line, l’aventurière et son fidèle Tournesol !  »

Je regarde autour de moi, le Cathedrhall est tel que le raconte les récits des premiers aventuriers, je n’en ferai donc aucune description. Je m’avance sans savoir par où aller, il y a tellement de portes, de couloirs, d’escaliers et d’autres sombres recoins. Je décide de rester au rez-de-chaussé pour commencer et continue donc d’avancer, en comptant les portes que je dépasse. Je poursuis ainsi mon chemin, à chaque fois qu’un couloir part sur la droite, je le prend. Après une longue marche dans ces sombres couloirs où je croise de temps en temps quelqu’un sans pour autant le reconnaître, j’arrive devant la 98ème porte (1998 est mon année de naissance, cela devrait me porter chance). Ici, toutes les portes sont différentes. Celle devant laquelle je me suis arrêtée est recouverte d’un carrelage blanc sur lequel sont inscrits différents motifs dont j’ignore la signification. L’excitation monte en moi, je vais enfin découvrir ma première pièce, qu’est-ce qui peut bien se cacher derrière cette porte, je m’attend à tout.

Sauf à ce que je découvre en ouvrant la porte. J’en reste bouche-bée pendant plusieurs minutes. De toutes les salles du château, de tous les mystères, les énigmes, les objets, les créatures que ces murs habitent, il a fallu que moi, pauvre gamine cherchant aventure, je tombe sur les WC. Oui, vous avez bien lu, la pièce dans laquelle je suis entrée n’est autre que les sanitaires, les toilettes, le petit coin, quoi ! Ce n’est même pas des latrines ou de vielles toilettes étranges, au contraire, c’était de belles toilettes modernes et propres sans aucune particularité.
Elles ne sont pas très grandes sans non plus être minuscules. Le cabinet, situé à gauche (si je puis me permettre, exactement à la même place que dans les toilettes de ma bonne vielle maison) est d’un blanc banal dont les seules ornementations sont les petites fleurs bleues qui en parsèment l’extérieur. En face, un joli miroir, dont les contour sont décorés des mêmes fleurs, me renvoie une image de moi quelque peu effrayante, il faut dire que je n’ai pas eu fort l’occasion de me faire une beauté ces derniers temps, ni de bien dormir, encore moins de le laver les dents. Voilà pourquoi ma frustration d’être tombée sur la pièce la plus banale du château s’en va rapidement et que je me retrouve en train de me débarbouiller dans le beau lavabo (mais toujours aussi banal) qui est accroché contre le mur, juste sous le miroir (comme dans la plupart des toilettes, j’en conviens). Il me faut plusieurs dizaines de minutes pour me rendre présentable, le plus dur étant de retrouver mes affaires de toilettes dans mon énorme sac à dos, qui, soit dit en passant, contient beaucoup trop de choses inutiles l’alourdissant considérablement. Tournesol, de son côté, se lèche les pattes, à la façon d’un chat (il a du leur emprunter cette technique en les observant, futé ce petit fennec).
Lorsque j’ai enfin fini, je me rappelle du but principal des WC et je me précipite sur le pot, profitant pour la première fois (et peut-être la dernière) de véritables toilettes depuis que je me suis embarquée dans cette aventure. Je ne préciserai pas combien de temps je suis restée là, ni ce qui se déversa dedans car je considère cela comme des affaires privées. Quoi qu’il en soit, lorsque j’ai fini, après m’être essuyé les fesses avec du papier toilettes (parce que figurez vous qu’il en avait un joli rouleau ), je tire la chasse comme tout personne normale usant de toilettes normales. Et là, catastrophe ! La toilette commence à faire le bruit d’un aspirateur et, sans que j’aie le tant de faire autre chose que d’attraper Tournesol par la peau du coup, lui-même attrapant mon gros sac (d’où l’intérêt d’amener son fennec de compagnie avec soi, ces bêtes-là sont intelligentes, elles savent où se trouve la nourriture), je me retrouve happé à l’intérieur, comme un vulgaire excrément.

98ème porte en prenant toujours à droite.

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