Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE OÙ LA FONTAINE M’A GUÉRIE
LA PIÈCE OÙ LA FONTAINE M’A GUÉRIE

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LA PIÈCE OÙ LA FONTAINE M’A GUÉRIE

Louvelo as Louvelo

J’ouvris les yeux. J’étais couchée sur le sol en pierre, curieusement glacé. Tout mon corps me faisait mal. Je tentais de me redresser, mais un élan de douleur me transperça et je retombai sur le sol. Puis, soudainement, tout me revint. La pièce sans fond. La chute. Et, je ne sais pas trop pourquoi, un lapin blanc avec une montre à la main.
J’examinai les dégâts. Ma hanche était blessée et saignait abondamment. Mes jambes étaient sans dommages apparents, ce qui voulait dire que je pouvais marcher. Je laissai échapper un soupir de soulagement. Mon épaule droite me faisait presque aussi mal que ma hanche, mais ne saignait pas beaucoup, et mes mains n’avaient rien. Je ne savais pas pourquoi j’étais toujours vivante. Mais, j’avais tout mon temps pour le découvrir.
Je restai allongée sur la pierre quelques minutes, contemplant le plafond gris, puis je me levai avec difficulté. Je fis quelques pas chancelants, et examinai mes alentours. La pièce était très étrange, tellement différente de celles que j’avais rencontrées jusqu’à présent. Elle était immense, profonde. Je n’apercevais pas le fond.
Je m’avançais en boitillant. La pièce était remplie de plantes, de fleurs et d’arbustes en pots, de jeunes et frêles pousses sortant à peine de terre. Toute cette végétation était verte et luxuriante, chose étrange considérant qu’elle poussait sans la lumière du soleil. Il n’y avait même pas de lampe au plafond pour éclairer ce curieux étalage.
Au centre, une fontaine coulait avec un clapotement joyeux. L’eau était pure et cristalline, et je me rendis vite compte que j’avais soif. Je plongeais la main dans mon sac pour en sortir ma gourde… vide. Il ne restait donc plus que la fontaine. Je m’en approchais, me frayant un chemin entre les feuilles tendues et les branches en travers, et m’accoudai sur le rebord en marbre blanc pour boire. Je m’apprêtai à plonger mes mains dans l’eau claire quand je m’interrompis en apercevant mon reflet.
Ce n’était pas moi… Pas exactement. Dans l’eau, j’apercevais une louve. Je la reconnaissais avec sa fourrure argentée, ses yeux dorés et impénétrables, et ses crocs étincelants. C’était moi, quand je me transformai. Je clignai des yeux, mais mon reflet ne changea pas. Ce n’était donc pas l’effet de mon imagination.
Je contemplai ma réflexion un petit moment, puis, haussant les épaules, je m’en détournai. Je ne savais même pas pourquoi cela me posait un problème. J’avais vu tellement de choses dans ce château…
Je plongeai les mains dans l’eau, en coupe, et les portais à ma bouche. Puis je bus, longuement. L’eau avait un gout étrange, mais cela ne me dérangeait pas plus que ça. J’en versai un peu sur mes blessures pour soulager la douleur.
J’écarquillai les yeux, stupéfaite. Là, à l’endroit où j’avais versé l’eau de la fontaine, ma blessure se renfermait lentement. Bientôt, je n’eus plus qu’une mince cicatrice sur ma hanche. Un grand sourire étira mes lèvres. Je versais plus d’eau sur tout mon corps, guérissant peu à peu mes écorchures.
Quand j’eus fini, je me sentais beaucoup mieux. Je hissai mon sac sur mon épaule, après avoir rempli ma gourde de cette eau magique, et continuai mon chemin.

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