La Chatte qui Pêche as La Chatte qui Pêche
Car, ne l’oubliez pas, je ne suis haute que 9,6 centimètres. Et si vous avez oublié ça aussi, je m’appelle Poussière. Vous rigolez, mais ce nom m’est très approprié. Aussi invisible que de la poussière et plus silencieuse, parce que je ne fais pas éternuer. Mais je ne peux pas continuer à parler de moi, le temps s’écoule et il faut que je vous raconte de cette nouvelle pièce.
Après etre sortie de la fameuse pièce coussin, au bord des larmes et la mort au coeur, je me retrouvai dans une grande salle toute en pierre grise. Elle me rappelait un de ces lieux de culte humains… une église, je crois. Mais elle n’avait pas de fenetres et il n’y avait aucun crucifix en vue.
Je remarquai très vite aussi que la pièce pullulait de toiles d’araignées, qui heureusement semblaient toute abandonnées. J’étais très contente: pour une créature de ma taille, le fil d’araignée est une ressource précieuse, qui sert à tresser des cordes, des hamacs et beaucoup d’autres choses utiles.
Je m’approchai donc d’une de ces toiles et j’avais déjà fini de couper un fil avec une écharde de bois, lorsque j’entendis un sifflement dérrière moi. Je me tournai immédiatement, et poussai un cri de frayeur.
C’était une très grosse araignée, meme pour les humains. En comptant les pattes, elle avait un diamètre de 12 cm au moins, largement suffisant pour qu’elle me considère comme une proie. Et puis, j’étais en train de démolir sa maison. Elle n’allait pas me laisser filer facilement.
Je commençai à reculer tout doucement, lui faisant face. L’araignée me laissa m’éloigner de quelques centimètres, puis brusquement s’élança vers moi. Heureusement, j’étais préparée. Elle allait trop vite pour que je puisse m’enfuir, donc je me contentai de me recroqueviller. L’araignée ne me vit pas et continua sa route en me passant par dessus. Profitant de sa désorientation, je me relevai et filai le plus vite que je pouvais, cherchant une quelconque issue. Malheureusement, la salle ne semblait pas avoir de sortie. Et étant construite en pierre, il y avait peu de chances pour que je trouve une faille où me glisser.
En attendant, la grosse araignée avait compris le tour que je lui avais joué et s’élança à ma poursuite. Je ne savais plus quoi faire pour me sauver lorsque j’avisai les ruines d’une colonne grise éffondrée. Elle était recouverte de toiles d’araignées, qui manifestement ayant entendu le bruit étaient sorties de leurs cachettes et recouvraient les pierres grises. Mais elles ne m’intéressaient pas. J’avais aperçu un trou au milieu de ces ruines, assez grand pour que je m’y glisse mais trop petit pour l’araignée. Dans un dernier effort, je le rejoignis et m’y enfilai juste avant que ma poursuivante y arrive elle aussi. J’étais tellement soulagée que je ne sentis pas qu’une petite chose velue me tombait sur le bras. L’araignée sifflait et tentait de pousser son gros corps dans la fissure, mais peine perdue.
Après quelques minutes, je me rendis compte que la fissure continuait. Saisissant la chance, je m’y engouffrai, espérant de ne plus rencontrer d’araignées avant un bon moment et pas à moins de deux mètres.