MissSun as MissSun
Je ne sais pas si on peut qualifier cette pièce de pièce. C’est plutôt une espèce de… couloir qui semble s’étendre à l’infini. Ce couloir est très étroit, ce qui le rend oppressant. Et aux murs sont accrochés des tableaux. Je m’approche pour en admirer un…
Je hurle.
Qui a peint cette horreur, que je puisse le retrouver et l’étrangler afin qu’il ne fasse pas plus de mal ?
C’est une espèce de monstre informe en relief, comme si on l’avait figé dans de la cire et encadré. Le pire, c’est que ses traits me sont vaguement familiers… Je m’avance acec appréhension, jusqu’à avoir mon nez presque collé à celui de l’affreux bonhomme.
Ah, Satan ! Mais voilà que ses yeux ont bougé et qu’ils me fixent.
Je hurle pour la deuxième fois dans la même minute. Moi qui me croyais courageuse, c’est frustrant.
La peinture bouge un bras, une jambe, avance le torse et sort complètement du tableau. Je le reconnais à sa stature.
C’est un héros, le héros d’un livre que je lisais quand j’étais petite, il y a 375 ans. Il pose sa main gluante sur mon épaule et fais un signe de tête à ses amis qui sont enfermés dans les autres cadres. Il sortent tous, ces héros oubliés. Ils s’avancent vers moi lourdement. Celui qui a la main sur mon épaule me souffle de sa voix rouillée :
-Tu joues avec nous ?
– Heu…
J’hésite. Ils n’ont pas l’air de gens en qui on croit tout de suite et aveuglément.
Mais un autre sort une balle de sa poche et se met à la lancer en l’air. Lentement. Même le ballon va au raa… leeen… tiii. Je m’écarte doucement.
A cet instant, une petite lueur jaune apparaît. Elle se glisse dans un cadre vide. Un nouveau tableau, tout aussi hideux que les autres, apparaît. Il sort rejoindre les autres.
C’est à ce moment là que je m’en rends compte.
Tout ces personnages, ce sont des héros oubliés. Ceux qui disparaissent à tout jamais des esprits se retrouvent là et y passent leur éternité. Jamais ils ne pourront sortir.
Les larmes aux yeux, je me laisse glisser au travers su sol pour me laisser tomber dans la pièce du majordome. Je sors et je continue mon exploration, mon petit cœur immatériel pesant bien lourd dans ma poitrine.