Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DE L’OUBLI
LA PIÈCE DE L’OUBLI

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LA PIÈCE DE L’OUBLI

Tic-Tac-Toe as Tic-Tac-Toe

Réunissant mes derniers efforts, je fis demi-tour et sortis de la pièce.
Je trouvai rapidement la troisième porte. C’était une porte toute simple, en bois, avec une poignée en métal. Rassurée par cette simplicité, je tournai la poignée, confiante.
L’intérieur ressemblait beaucoup à la porte. On aurait dit un salon. Un fauteuil se trouvait dans un coin, une table était placée au centre et des bibliothèques remplies de livres tapissaient les murs. Un feu brûlait dans l’âtre.
Un sentiment de bien-être m’envahit. Je me sentais chez moi, dans cette pièce. Me disant que la découverte du reste du Château pouvait attendre, je décidai de faire une pause ici et de feuilleter quelques livres.
J’examinai la bibliothèque et trouvai plusieurs livres attrayants. Je m’assis confortablement dans le fauteuil et commençai à lire, bercée par le crépitement des flammes.
Je ne savais plus combien de temps s’était écoulé depuis mon entrée dans la pièce. Quelques minutes, peut-être plusieurs heures ? Je me sentais bien. Je ne savais plus ce que j’étais venue faire ici, je ne pensais qu’à lire, encore et toujours.
Le premier livre terminé, je me levai pour en trouver un autre, et je passai devant un miroir. J’examinai mon reflet.
L’effroi m’envahit. Ce n’était pas moi ! C’était une femme d’une cinquantaine d’années, aux joues déjà creusées par l’âge et au dos vouté. En regardant de plus près, je distinguai quelque chose de familier dans son regard.
Comprenant subitement, je m’écroulais au sol. Cette femme, c’était moi !
J’avais pris au moins trente ans. Étais-je restée dans cette pièce tout ce temps ?
Sans délai, je quittai la pièce et me retrouvai dans le couloir, soulagée.

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