Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE AUX MILLE MIROIRS
LA PIÈCE AUX MILLE MIROIRS

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LA PIÈCE AUX MILLE MIROIRS

Le Saule Pleureur as Le Saule Pleureur

En fait, ma petite soeur n’était qu’une des innombrables manipulations de ce château maudit. Ma prétendue petite soeur me conduisit dans une nouvelle pièce. Heureuse, elle me chuchota:
« On va sortir d’ici »!
Je fut alors prise d’une ivresse sans nom, et c’est en ayant dans la tête l’image d’une maison enfin retrouvée que j’ouvris la porte. La porte claqua. Toutes sortes de joie disparues, je me retournai, et tambourina à la porte. Un rire démoniaque, d’où perçait la voix déformée de ma fausse petite soeur, résonna longuement dans mes oreilles, avant de s’évaporer de ma tête. Je mis du temps à comprendre que je venais de me faire rouler. Soucieuse de ce qui risquait de m’arriver, je me roulais en boule, dans une vaine tentative de défense contre des ennemis imaginaires. Dix secondes passèrent. Je relevais la tête avec prudence. Et je vis la salle. Imaginez vous 4 murs. Maintenant, imaginez vous que ces 4 murs soit chacun recouvert de 250 cadres, soit 1000 en tout, et que chacun de ces cadres différemment ornés, se trouve un miroir. Parfaitement lisses. Sans aucune trace de doigt.
Ma coquetterie naturellement féminine prit le dessus, avec une intensité que je n’aurais jamais cru croyable. J’éprouvais alors une envie irrésistible de me voir dans les miroirs. Une chose aurait pourtant du m’alerter; puis qu’aucun miroir ne reflétait autre chose que le sol Je me plantais alors devant le miroir en face de moi. Pas bien épais, il faisait pile poil le tour de ma tête, si bien que mon visage cadrait parfaitement dedans. Je poussais un cri d’horreur. Je ne voyais en face de moi qu’une chair vierge de tout organes.Un peau humaine modelée pour avoir la forme d’un visage, mais parfaitement lisse à l’endroit où aurait du se trouver les yeux, le nez, et la bouche. Je me retrouvais alors dans le noir, dans l’incapacité la plus totale de voir. Je me touchais le visage, et voulut pousser un cri d’horreur: mais peine perdue. En effet; je n’avais plus de bouche. Le visage du miroir s’était imposé sur moi. Ma peau était sans yeux, sans bouche, sans nez. Sans rien, en fait. Je compris vite le but du jeu: parmi les 1000 miroirs accrochés aux murs, il me fallait trouver celui qui contenait mon vrai visage, si je souhaitais le retrouver. Sans compter ce que je pouvais devenir, par mégarde! Je me déplaçai alors à l’aveuglette, et m’arrêtai au hasard. Je recouvris aussitôt la vue, mais ce fut pour pousser un nouveau cri. Non, ce n’était même pas un cri, plutôt une sorte de hurlement/meuglement d’agonisant. La moitié de mon visage était pourrie. Des vers rampaient dedans, et la douleur se fit telle, que je re-hurlais. Me traînant péniblement ur le sol, je regardais un nouveau miroir. Je passai près d’une heure, en vain, à tenter de revoir mon vrai visage. Malheureusement, je compris bien vite que je mourrais avant de l’avoir trouvé. Après avoir frôlé la mort plusieurs fois, d’avoir été changée successivement en vache, poules, limaces, enfant de 7 ans et autres transformations aussi agréables, je m’arrêtais, découragée. Je hurlais d’une voix grave (car j’avais été changée en personne de sexe masculin):
« Raaah la barbe!!! Je veux sortir d’ici!!! »

Sitôt dit, une porte s’ouvrit dans un mur, poussant et écrasant ces maudits miroirs les uns sur les autres. Après avoir réessayé une dernière fois de retrouver mon apparence physique d’avant, je sortis de cette pièce vieille de 60 ans.

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