Brillagée as Brillagée
Au bout du couloir du rien, après avoir enfin réussis à me remettre de mon traumatisme…
RIEN… RIEN… RIEN…
Aaah !! Voilà que ça recommençait !! J’espérai juste que ces crises ne me prendraient pas lors d’une… rencontre avec un monstre.
C’est alors que je me décidai à regarder dans quel endroit j’avais mis les pieds.C’était encore plus étrange à décrire que le…
RIEN… RIEN… RIEN…
Bon sang ! Mais allait-il me laisser la paix, celui-là ? Donc, c’était une pièce d’apparence assez classique, les murs en bois, avec quelques feuilles qui pendaient par-ci par-là. En son centre, des branches plongeaient vers le sol où elles s’enferraient. Une étrange lueur émanait de cet endroit.
Curieuse, je m’en approchais. Une fascination étrange s’empara de moi. Je voulais toucher ce qui se cachait dans cette plante bizarre. Je l’avais presque atteint, lorsqu’une voix surgit à mon côté :
« À votre place, je ne ferais pas ça. »
Je me retournai vivement.
« Qui… Qui êtes-vous ?
– Je suis le Nain.
– Hein ??? »
L’autre, d’une patience exemplaire, soupira et m’expliqua :
« Le Nain, c’est moi. Je surveille le Cœur du château pour l’empêcher de détruire des aventuriers tels que vous. D’ailleurs, c’est étrange que j’ai réussi à le contenir, vu l’agitation qu’il y règne…
– Il y en a d’autres ?
– Comment ? Vous l’ignoriez ? Il en grouille de partout ! Le château a dû déployer des trésors d’imagination pour vous surprendre, et moi pour vous sauver ! Et le plus surprenant, c’est que vous ayez réussi à arriver jusqu’ici en vie ! La pièce du néant, le couloir du rien, comme vous l’appelez, est mortel ! Vous n’auriez pas dû survivre. Ou alors, en ressortir complètement débile… »
À ce moment-là, je me pris la tête…
RIEN… RIEN… RIEN…
Une nouvelle crise venait de m’atteindre. Pourtant, elle avait été plutôt longue à venir…
Je m’aperçus que le Nain me regardait d’un air inquiet. Je m’empressait de le rassurer.
« Ce n’est rien, ce n’est que passager…
– Peut-être… » murmura-t-il,soupçonneux.
Nous restâmes ainsi, à nous regarder silencieusement. Je rompis le silence :
« Bon, je fais quoi, maintenant ? J’ai trouvé le Cœur du château, ça veut dire que j’ai gagné… Non ? Il se passe quoi, là ? On me donne une médaille ? Je trouva la sortie de ce fichu labyrinthe ?… »
Ma voix mourut sur mes lèvres. Le Nain me regardait d’un air mauvais. Je lui répondit d’un sourire crispé. Il se retourna et farfouilla dans un coffre que je n’avais pas remarqué auparavant. Je me détendis.
Mais quand il se releva, il était armé d’une massue imposante, et bien décidé à me l’abattre sur le crâne. Je levais mes mains, prête à défendre chèrement ma vie, lorsque…
RIEN… RIEN… RIEN…
RIEN… RIEN… RIEN…
RIEN… RIEN… RIEN…
RIEN… RIEN… RIEN…
Quand je rouvris les yeux, j’étais devant la porte du couloir du rien. Je tentais d’ouvrir la poignée… Rien ne se passa. En jurant, je m’éloignai de la porte. Décidément, ce n’était pas aujourd’hui que je vaincrais ce château de malheur, comme je me décidai à le surnommer.