Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA CAVE DE BARBE BLEUE
LA CAVE DE BARBE BLEUE

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LA CAVE DE BARBE BLEUE

Violette as Violette

J’ouvre encore une fois la porte de la pièce qui se déplace, sans aucune idée de où je vais tomber. L’obscurité règne dans cette salle. D’un pas hésitant, je m’avance dans la pièce. Chacun de mes pas est accompagné d’un petit bruit d’eau. La pièce doit être un peu inondé. Je referme tout doucement la porte derrière moi. Grosse erreur. Je n’ai plus de sortie possible, la porte va se matérialiser à un autre endroit dans un instant. Je soupire.
Mes yeux s’acclimatent lentement à l’obscurité. Au bout d’une minute, je peux enfin discerner quelque chose. La pièce est vaste, aux murs nus et au sol sombre. Des formes indistinctes pendent du plafond. Je plisse les yeux pour tenter de deviner quelle sont ces formes lorsque soudain je comprends.
Des hommes.
Ou plutôt des femmes.
Il y en a des dizaines et des dizaines, pendues au plafond, la peau livide. Vision d’horreur. Puis les choses s’enchaînent dans mon cerveau, et je comprend que le liquide dans lequel je marche et que je prenais pour de l’eau n’est autre que du sang. Du sang ! Je marche dans du sang, au milieu de cadavres de femmes pendues !
L’un de mes nombreux noms, dans je ne sais quel pays éloigné, est La Sans Peur, pourtant je ne peux retenir un cri d’effroi. Le conte de Barbe Bleue m’a toujours terrifié, et voilà que je me retrouve au beau milieu du passage le plus horrible de cette légende ! Car je n’en doute pas, c’est bien la cave où Barbe Bleue tue ses femmes. Donc, le sang qui doit déjà tacher mes vêtements est inlavable. C’est le moindre de mes soucis pour le moment. Les larmes ruissellent sur mes joues, je me met à courir parmi les cadavres en hurlant, les sanglots se pressent dans ma gorge. Tout, mais pas Barbe Bleue, pas ça, je suis en plein cauchemar !
À force de courir dans tous les sens, je finis par me cogner dans un mur. Un mur ? Non, pas un mur, une porte ! Miracle ! je reprends mes esprits rapidement et je cherche la poignée dans le noir. Je suis en train de me demander d’où m’est venue cette idée stupide de pénétrer dans ce château lorsque ma main trouve la poignée. La porte n’est pas fermée, je me précipite hors de cette cave hideuse…
…et j’oublie instantanément toutes mes pensées négatives sur le château.

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